Quand le repos déclenche de l’angoisse : comprendre l’anxiété du vide

Quand le calme devient source d’angoisse

T’est-il déjà arrivé de ressentir une montée d’angoisse dès que tu t’arrêtes ? Quand le silence devient lourd, que l’inactivité te met mal à l’aise, ou que tu sens une tension inexplicable à l’idée de "ne rien faire" ?

1. Pourquoi le vide peut-il activer ton anxiété ?

a) Le repos perçu comme une menace

Pour toi, comme pour beaucoup, le repos ou l’inaction peuvent inconsciemment être perçus comme une forme de danger. Cela peut venir de ton histoire : une enfance instable, des moments où le silence signifiait l’abandon, ou encore un climat familial où les ennuis arrivaient toujours après une accalmie. Dans ce cas, ton système nerveux n’associe pas le calme à la sécurité, mais à une potentielle menace. Alors, dès que tu t’arrêtes, ton corps peut réagir par du stress, de la tension, ou une agitation mentale difficile à apaiser.

b) L’activation comme stratégie de survie

Pour éviter cette insécurité intérieure, ton corps a peut-être trouvé une stratégie : rester en mouvement. Produire, réfléchir sans fin, t’agiter dans tous les sens… autant de façons de fuir ce vide ressenti comme dangereux. Ce besoin d’être actif en permanence n’est pas anodin. Il reflète souvent un système nerveux bloqué en mode "alerte" — celui de la vigilance ou du combat/fuite. Cela peut sembler utile sur le moment, mais à long terme, ça t’épuise et t’empêche de vraiment te reposer.

c) Le vide fait remonter ce que tu as enfoui

Quand tu cesses de bouger, ton esprit perd ses distractions et les émotions que tu avais mises de côté peuvent refaire surface : tristesse, colère, solitude… Ces ressentis, parfois anciens, n’ont pas toujours eu la place d’être digérés. Et c’est justement le calme qui agit comme un déclencheur. Ce n’est pas le vide en lui-même qui est effrayant, mais ce qu’il te fait ressentir.

2. Comment apprivoiser l’inactivité et le repos ?

a) Rendre le vide moins menaçant

Tu peux apprendre à rendre les moments de pause plus accueillants pour ton corps. Crée un cocon rassurant : une lumière douce, un peu de musique calme, un plaid, une odeur que tu aimes. Ces petits gestes aident ton système à comprendre que tu n’es plus en danger, que le calme peut aussi être un moment de soin. Il ne s’agit pas de "ne rien faire", mais d’être avec toi.

b) Apprendre à rester avec toi en sécurité

Voici un petit exercice sensoriel que tu peux tester. Ferme les yeux pendant trois minutes. Écoute trois sons autour de toi. Ressens trois choses dans ton corps : le contact d’un vêtement, l’air sur ta peau, la température ambiante. Puis, prends trois respirations lentes et profondes. Et, intérieurement, dis-toi : "Je suis ici. Il ne se passe rien de grave." Ce simple rituel envoie un message rassurant à ton système nerveux.

c) Introduire le repos progressivement

Si t’arrêter est trop difficile, ne te force pas. Commence petit. Par exemple, prends cinq minutes sans écran chaque jour. Puis, ajoute une minute de silence après un repas. Ou offre-toi une micro-pause, sans objectif. Petit à petit, ton corps va comprendre que le repos n’est pas un danger, mais une opportunité de te régénérer.

Réconcilie-toi avec le vide

Le vide n’est jamais vraiment vide. Il est souvent chargé de mémoires, d’émotions, de douleurs que ton corps a appris à contourner.

Mais aujourd’hui, tu as les ressources pour l’apprivoiser. En réapprenant à ralentir, à te sentir en sécurité dans l’instant, à te réguler, tu peux transformer ces espaces inconfortables en vrais temps de réparation.

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